— kasem t'as bientôt fini ?— ouais.— dépêche j'dois faire pipi !— t'as qu'à te retenir.— si tu t'dépêche pas j'vais pisser dans ta chambre.chamailleries constantes dans cette fratrie de quatre frères. liam, kasem, aaron, kiam, quatre pour deux chambres. habits qui trainent, intimité absente. ça se protège pour ensuite se cogner dessus à longueur de journée. famille soudée malgré la difficulté, les coups durs ils les affrontent pourtant ensemble. quand papa a perdu une jambe dans un accident de travail, ils se sont serrés les coudes. quand liam a passé deux ans derrière les barreaux pour avoir trainé dans des affaires louches, ils se sont serrés les coudes. ils connaissent ça, les suwan. et pourtant quand ils se retrouvent tous autour de la table pour manger, ils se sentent tout simplement bien, heureux, de tous être là.
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— monsieur suwan ?— oui ? tes doigts tremblent sur ton téléphone, moment fatidique qui pourra changer le cours de ta vie, pour le bon comme pour le meilleurs.
— j'ai le plaisir de vous informer que votre demande à été acceptée, et que dès la rentrée, vous serez admis à l'université de stanford.— qu ... quoi ?explosion de joie, coeur qui cogne beaucoup trop fort dans ta poitrine. preuve que tu peux toi aussi réussir, malgré la modestie de ta famille. bourse d'études généreusement accordée aux élèves les plus méritants, victoire alimentée par les nuits passées le nez dans les bouquins, à refuser de sortir, à refuser de t'amuser. car tu as vu en stanford un échappatoire, pour un jour aider ta famille, pour un jour, être celui dont on est fier.
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to : kasemdis-moi que c'est pas vrai?
to : zara
de quoi?
to : kasemte fous pas de ma gueule.
tu pars pour un centre dans la jungle ou je sais pas quoi?
to : zara
ah ça. oui, j'pars dans une semaine.
to : kasemet t'as pas pensé à m'avertir?
to : zara
pourquoi, j'te dois quelque chose?
to : kasemfais pas le con kasem.
to : zara
j'te signale que c'est toi qui m'a trompé.
alors excuse mais j'pense pas devoir t'avertir de quoique ce soit.
to : kasemje t'ai déjà dis que j'étais désolé.
pars pas.
to : zara
c'est un peu tard pour les regrets.
j'passerai déposer le reste de tes affaires avant de partir.
to : kasemkasem, je crois que je t'aime toujours.
to : zara
ok.
on causera à mon retour.
contact bloqué
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t'es pas du matin, t'es même de ceux qui n'aiment pas les grandes discussions animées dès le réveil. t'as besoin de silence, d'un grand café et d'une bonne douche pour émerger du sommeil.
tu parles couramment l'anglais, le thaïlandais et le chinois. quand t'étais gosse tu trouvais ça chiant, mais en réalité tu te rends compte que c'est ultra utile, de savoir parler toutes ces langues. d'ailleurs tu rêves d'un jour pouvoir visiter les pays d'où tu tires tes origines, road trip sac à dos !
t'as frôlé la mort une seule fois, quand lors d'une randonnée, un serpent à sonnette t'as mordu. heureusement que les secours sont vite arrivés, et l'antidote a joué son rôle - tu n'en gardes qu'une légère cicatrice, entre le pouce et l'index, là où les crochets se sont plantés.
malgré un côté fainéant, tu aimes prendre soin de ton corps, de ton apparence. cela explique sans doute ta carcasse à la musculature sèche, taillée par la course à pieds ainsi que l'escalade, que tu pratiques relativement souvent. depuis l'adolescence, tu as également découvert les joies de la randonnée, la nature ayant cet étrange effet calmant en toi, une manière de te vider l'esprit, de ne pas penser aux tracas de la vie quotidienne.
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